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11 février 2011 5 11 /02 /février /2011 06:16

 

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Briswane

 

J’étais en train de m’entraîner avec Galaad dans une des tours d’enceinte quand un serviteur entra en trombe dans la tour.  « Sa majesté le roi Arthur désire vous voir », dit-il, essoufflé.   «Nous arrivons », dis-je.  Galaad et moi courûmes jusqu’à la salle d’audience où nous attendait le roi.  «Kalenn s’est fait enlevé par Isabelle La Joyeuse du royaume des oiseaux.  Je veux qu’un de mes chevaliers aille chercher Kalenn.»  Personne ne se porta volontaire mis à part moi. «Moi je peux y aller, sire.»  Le roi me regarda d’un air  agacé : «Milady, je vous donne le droit d’être un chevalier, mais les missions importantes, j’aime mieux les confier à mes hommes.»  «Bien», dis-je avec froideur. «Sire, je peux aller secourir Kalenn», dit Galaad. «Bien, alors va, chevalier au cœur pur.»  Cela dit, je m’éloignai, Galaad sur mes talons.

 

- Écoute, il ne faut pas que tu sois fâchée, Briswane.

- Oh non, c’est vrai, chevaliers au cœur pur, dis-je sur un ton sarcastique.

- Je suis dans ma chambre, si tu veux t’entraîner.

- Juste une question avant.

- Oui?

- Quand pars-tu?

- Demain.

- D’accord, maugréai-je.

 

Je claquai la porte de ma chambre et m’assis sur mon lit.   Je réfléchis pendant un moment.  Je ne voulais pas aller m’entraîner avec Galaad, car j’étais beaucoup trop fâchée contre lui.  Je décidai donc d’aller voir Merlin.  Je marchai jusqu’à une petite maison à côté de la chapelle.  Il y avait des écriteaux anciens.  «Entre Briswane», dit une voix de vieillard.   J’entrai dans la salle centrale.  Au milieu de la salle s’y tenait un vieillard avec une longue barbe blanche, ce qui était de même pour les cheveux.  Merlin portait une longue robe bleue et un chapeau pointu parsemé d’étoiles. 

 

- Je sens que…ah oui!  C’est l’enlèvement de Kalenn qui te tracasse, ai-je raison?

- Un peu, mais ce n’est pas vraiment ça, c’est que le roi ne m’a pas choisie et a    choisi Galaad, bien que je me suis portée volontaire en premier.  Et cela, juste parce que je suis une fille.

- Il faut que tu acceptes cela Briswane, tu es un femme.  Mais, j’ai vu dans la boule de Rubis que c’était toi qui allais secourir Kalenn, mais je ne sais pas très bien comment.  Sur ton chemin, il y aura sûrement une fée qui t’apparaîtra, elle s’appelle Isabella.

- Parfait, dis-je avec enthousiasme.

- Au revoir, dit Merlin.

- Au revoir.

 

Je marchai jusqu’à ma chambre, ouvris ma porte et me couchai sur mon lit.  Je lus un peu, puis collai ma tête sur mon oreiller et m’endormis sur le champ.

Pac Pac Pac Pac Pac!  J’ouvris les yeux en sursauts, je mis une tunique rapidement et ouvris la porte.  Un serviteur à l’allure lassante promena son regard sur moi : «Milady, Merlin est en train de rendre l’âme!  Je tassai le serviteur d’un coup de coude, et courut jusqu’à la petite maison.  Le spectacle que m’offrirent mes yeux me coupa le souffle.  Merlin était bien en train de mourir.  Je m’assis sur une chaise.

 

- Briswane…, dit Merlin.

- Quoi? Dis-je entre deux sanglots.

- Je, dit Merlin, et il rendit l’âme.

 

Je courus dans ma chambre.  Je pleurai pendant au moins une heure et m’assoupis encore une fois…

 

Au beau matin,  je me réveillai en sursaut, la douleur fut si vive, c’était comme si un poignard était planté dans ma poitrine.  Merlin était mort… Je pleurai un bout de temps  puis, je mis une tunique et un pantalon propres et marchai pour aller prendre mon déjeuner.  Sur la route, je vis l’étalon de Galaad en train de brouter.  «Dis donc, tu ne devais pas aller avec Galaad?», dis-je sur un ton doux.  Le cheval me regarda puis, continua à manger.  Je m’éloignai de la jument et me rendis dans le hall.  Tous mes frères d’armes étaient là, à part Galaad. Je m’assis entre Lancelot et Keu et pris une tranche de pain avec du miel.

 

Chevalier, dit Arthur, Merlin a rendu l’âme cette nuit, j’aimerais que nous ayons une dernière pensée pour cet enchanteur. Le silence se fit graduellement dans la salle pendant plus de cinq minutes. Bien, dit le roi, maintenant, je vous annonce que Galaad ne peut pas aller secourir Kalenn, car il est trop blessé par la mort de Merlin.  Ce sera donc Briswane qui ira, et si elle réussit, elle aura alors les mêmes missions que vous, révéla Arthur.  J’en étais estomaquée, le roi m’avait enfin choisie.

 

« Prépare tes affaires, Briswane, tu pars tout de suite!», ordonna Arthur.  J’étais folle de joie! Je m’empressai de mettre mon matériel dans ma sacoche de cuir et scellai la bride sur ma jument et partis au grand galop.  Je galopai pendant des heures…Jusqu’à ce qu’il commence à pleuvoir ardemment.  Je commençai à chercher un abri, quand une jeune femme apparut, on aurait dit une déesse, elle avait une longue robe bleu clair, des cheveux presque or et des ailes transparentes dans le dos.

 

- Bonjour Briswane, dit la femme, Merlin m’a souvent parlé de vous, c’est bien triste qu’il soit décédé.  Désolée, je ne me suis pas présentée, je m’appelle Isabella, reine des fées, mon mari est le roi Olivier et j’ai une fille qui se nomme Amélia.  Suivez-moi, j’ai une chambre pour vous.

-Merci!  

 

Je la suivis jusqu’à une chambre somptueuse, je m’assis sur le lit et m’endormis.  Au réveil, je scellai ma jument Hardjan quand Isabella apparut en volant. 

«Laissez-moi vous aider», dit-elle. Je n’eus pas le temps de prononcer un seul mot, qu’un tourbillon de lumière m’enveloppa pendant trois secondes et disparut!  Je me trouvai face à face avec le château. Heureusement, il n’y avait pas de pont-levis, ce qui était très très rare.  Mais, il y avait un garde.

- Qui êtes-vous? demanda-t-il.

- Je suis le chevalier Briswane, de la cité de Camelot.

- Vous êtes une femme?

- Oui.Il pouffa de rire.

- Est-ce qu’il accepte beaucoup de femmes, le roi Arthur, dit le  garde.

- Non, je suis la seule.

- Et que voulez-vous?

- Je veux passer.

- Vous ne pouvez pas, dit-il avec un sourire moqueur.

- Alors, je vous provoque en duel, dis-je.

- Aaaahm, je tremble de peur, dit-il d’un air moqueur.

 

Je parai son premier coup d’épée d’un geste rapide, puis j’assenai un coup sur l’épaule de mon adversaire, qu’il arrêta de justesse.  Je fauchai son coude droit, le garde m’effleura ma poitrine avec son épée et m’égratigna le dos de la main.  Mais, je lui tranchai la tête d’un coup rapide.   Je courus jusqu’à la tour d’enceinte où j’entendis des cris de détresse.   Curieusement, il n’y avait personne! J’ouvris une porte et par miracle, je découvris Kalenn.  L’héritier d’Arthur était ficelé à une chaise.  Je ne sus jamais pourquoi, ni qui c’était (peut-être Isabella), mais un tourbillon de lumière nous enveloppa pendant six secondes. Puis, nous nous retrouvâmes dans la cour du château de Camelot. 

 

Des chevaliers de la table ronde accoururent.  Le roi marchait d’un pas rapide, il prit la main de Kalenn et me regarda, puis dit : «Vous venez de gagner ma totale confiance, chevalier Briswane.  À partir de maintenant, vous êtes égale à mes hommes.»  J’étais trop contente pour dire quoi que ce soit.  Cela dit, Arthur et Kalenn s’éloignèrent.  Je courus jusqu’à ma chambre, ouvris ma porte et enlevai ma cuirasse, mes armes, ma tunique et mon pantalon pour mettre une tunique et un pantalon noirs et propres avec une ceinture de cuir. J’y enfilai mon poignard et je mis une cape noire avec un rebord or. 

 

Je marchai jusqu’au hall où il y avait toujours des choses à manger, car je mourrais de faim.  En entrant dans le hall, il y avait de la nourriture sur toute la table. Tous mes frères étaient assis autour de la table. Arthur, Kalenn et Guenièvre étaient au bout de la table.  Je m’assis entre Galaad et Tristan.  «Avant de commencer ce repas, dit Arthur, j’aimerais dire merci à Briswane pour avoir ramené Kalenn.  Lancelot voulait te dire un mot.»  Lancelot se leva sur sa chaise et dit : « Briswane, tu es la plus belle femme de l’univers et tu as un tempérament que j’adore. Alors, voudrais-tu m’épouser?»  Des murmures se répandirent dans la salle.  Moi, je trouvais Lancelot pas du tout de mon goût, ça ne me tentait vraiment pas non plus de vivre le restant de ma vie avec  lui.  Alors, je répondis : « Je suis vraiment désolée, Lancelot, mais non!»

 

Fin

 

 

 

 

Femme-chevalier

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commentaires

A
J'écris de Matzenheim (en france). Je suis illustratrice, conteuse, je cherchais de la doc sur les inuit par hasard je suis tombée sur cette page... j'ai lu le texte. Mathilde, moi aussi j'ai lu<br /> les chevaliers d'Emeraude et ton texte m'y fait penser. Tout ce que je peux te dire c'est de continuer à écrire pour te bâtir ton propre univers. c'est un don de faire rêver le gens et il faut le<br /> cultiver! il faut continuer. Moi quand j'étais petite je dessinais et j'inventais aussi des histoires. Maintenant que je suis adulte je continue à le faire pour mes spectacles. C'est merveilleux de<br /> faire cela et je ne m'en lasse pas!Continue, continue... les mots ont un pouvoir magnifique, les conteurs comme moi les aiment et surtout il faut de auteurs de talent pour enrichir et maintenir en<br /> vie le monde de l'imaginaire, les mots sont magiques comme les images qu'ils enluminent, c'est vrai, parole d'illustratrice conteuse "La parole est un trésor merveilleux, plus on le garde plus on<br /> le perd et plus on le donne plus on le garde!" ne l'oublie pas alors donne des mots aux rêveurs ...
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A
<br /> Bonjour Mathilde, ton histoire est vraiment belle, elle me rappelle les Chevaliers d'Émeraude que j'ai lu récemment. Tu es vraiment excellente pour rédiger des histoires. C'est grâce à ta<br /> grand-maman Francine que j'ai lu ton histoire et je elle a de quoi être fière de sa petite-fille ! Bravo à toi !<br /> <br /> <br />
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G
<br /> belle demoiselle, vous avez une belle écriture et c'est un plaisir de vous lire . Quelle belle histoire, il faut toujours suivre le choix de son coeur c'est ce que nous fait réaliser ce beau<br /> récit.<br /> <br /> tu as du talent ma belle grande Mathilde ne lâhes pas fais nous vivre encore de belles aventures. Je suis une grand-maman bien gâtée.<br /> <br /> <br />
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